3e Assemblée des femmes sur le climat (WCA)

L'Assemblée des femmes sur le climat:

Unir les luttes à travers l'Afrique de l'Ouest et du Centre pour la justice climatique

La troisième Assemblée des Femmes sur le Climat (WCA) se tiendra à Saly, au Sénégal, du 7 au 11 octobre 2024. Cette rencontre africaine majeure réunira plus de 120 femmes activistes et leaders communautaires de 12 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour discuter de la crise climatique urgente qui frappe le continent africain sous le thème Les femmes africaines s’unissent pour défendre nos terres, nos eaux et nos forêts !

Cette année, l’objectif général de l’Assemblée des femmes sur le climat est de renforcer et d’unifier les luttes menées par les femmes contre les industries extractives polluantes et les fausses solutions à la crise climatique en Afrique de l’Ouest et du Centre, et de proposer des solutions de développement centrées sur les femmes et qui permettent à celles-ci, à leurs familles et à leurs communautés de vivre décemment en préservant leurs moyens de subsistance à une époque où la crise climatique s’aggrave. Avec les menaces qui pèsent sur le Bassin du Congo et l’Amazonie, la WCA de cette année constituera un espace organisationnel particulièrement déterminant pour les femmes et les communautés africaines en amont de la COP29 qui se tiendra en Azerbaïdjan en novembre 2024.

« Nous leur demandons de changer le système. Nous ne pouvons pas vivre dans ce climat – partout il fait chaud, il y a beaucoup de maladies, nous avons du mal à survivre. Nos plantes meurent, nos animaux meurent. Le niveau de la mer monte, créant une érosion côtière qui emporte nos maisons Nous devons changer les choses et leur dire, laissez notre climat tranquille ! »-
Oumou Koulibaly, Sénégal, CMA 2023

L’Afrique subit la crise climatique de plein fouet ! Notre continent est en proie aux vagues de chaleur, aux sécheresses, aux feux de forêt, à l’assèchement des sols, aux cyclones, aux tempêtes, aux invasions acridiennes, aux inondations, à l’érosion côtière, à l’élévation du niveau de la mer et à d’autres catastrophes climatiques. Depuis 2000, le Mozambique, Madagascar, le Malawi, le Zimbabwe et le Kenya figurent parmi les pays les plus touchés au monde, bien que leurs émissions soient minimes. L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. La température en Afrique sera plus élevée que par le passé et augmentera plus rapidement que la moyenne mondiale sur la majeure partie du continent La crise climatique a de graves conséquences pour le continent africain, ses écosystèmes et ses populations. L’ironie frustrante est que l’Afrique est aux prises avec les impacts les plus importants du réchauffement planétaire, mais qu’elle y a le moins contribué.

En Afrique, les femmes, qui sont souvent les principales pourvoyeuses de soins et qui sont chargées d’assurer l’approvisionnement en eau et en nourriture de leurs familles, subissent de plein fouet les effets du climat. Malgré ces défis, les femmes africaines ont été à l’avant-garde des réponses déterminantes et résilientes à la crise climatique. Elles jouent un rôle crucial dans l’agriculture durable, le leadership communautaire et la protection de la biodiversité Cependant, leur visibilité et leurs voix sont trop souvent sous-représentées dans les discussions nationales et internationales sur les politiques climatiques. En témoigne l’incapacité persistante de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de la Conférence des parties (COP) à trouver de véritables solutions à la crise climatique, alors même que le monde brûle.

Nous devons avoir des discussions avec les pollueurs au sujet des problèmes qu’ils causent à nos communautés. Partout où l’on va, il y a des problèmes. Au bout de six ou sept ans, vous entendrez parler d’équité, mais sans résultat probant. En tant que femmes, nous devons nous réveiller et agir ! Quand on s’assiéra là, ils parleront de nous. Si nous restons assises, ils vont nous écraser. Nous devons nous réveiller et faire quelque chose pour obtenir justice ». –
Abie Freeman, Libéria, CMA 2023
 

Les négociations de la COP continuent d’être manipulées et sapées par les multinationales et leurs alliés gouvernementaux, entravant ainsi les efforts visant à garantir que les nations qui portent la responsabilité historique d’avoir causé et exacerbé la crise climatique s’engagent à prendre des mesures urgentes — des réductions plus importantes des émissions de carbone et des compensations complètes pour les pertes et les dommages causés aux populations du monde entier qui supportent les conséquences les plus lourdes du réchauffement climatique.

L’année dernière, l’Assemblée des femmes sur le climat a publié une puissante déclaration exposant les demandes de justice climatique, de réparations et de souveraineté pour l’Afrique à partir de consultations menées dans plus de soixante-dix communautés à travers le continent. Elles ont affirmé leur Droit de dire NON à la destruction de leurs terres et de leurs forêts, de leurs océans et de leurs rivières par des projets dits de « développement » qui nuisent à leurs modes de vie et à leurs moyens de subsistance. Elles ont également appelé les pollueurs à verser des réparations conséquentes, sur la base des informations fournies par les communautés touchées, au titre de la dette climatique et écologique passée et présente envers l’Afrique.

Organisée par un Comité de pilotage composé d’organisations communautaires et de leurs alliés, dont Lumière Synergie pour le Développement (LSD, Sénégal), Green Development Advocates (GDA, Cameroun), Kebetkache Women and Development Resource Centre (Nigeria) et WoMin African Alliance, cette assemblée fait suite à deux rencontres réussies organisées en 2022 et 2023, respectivement à Port Harcourt et à Lagos, au Nigeria.

La Contre-CoP des Peuples africains (APCC) aura lieu en même temps que l’assemblée. Organisée par le Collectif pour la justice climatique en Afrique (ACJC) depuis trois ans, l’APCC est une tribune importante qui permet d’unifier la compréhension de la crise climatique et de l’échec des négociations de la COP, et de mener des actions politiques communes pour trouver devéritablessolutionsd’unpointdevueafricain. L’Assembléedesfemmessurleclimatn’est qu’une des assemblées populaires sur le climat qui ont traditionnellement eu lieu dans le cadre des APCC au fil des ans.

La WCA 2024 est un espace radical permettant aux femmes africaines de partager leurs expériences, de développer des stratégies, de mener leurs luttes de manière solidaire et de plaider en faveur d’ actions climatiques transformatrices et d’alternatives de développement durables et respectueuses de l’environnement.

Au moment où l’Afrique saigne et où le Bassin du Congo, le « poumon du monde » en tant que plus grande forêt tropicale d’Afrique, est confronté à une menace existentielle, il est temps pour les femmes d’Afrique de se lever et de s’organiser !

Fatoumata Kine Mbodji
Lumière Synergie pour le Développement Portable

Connie Nagiah
WoMin African Alliance Portable: +27 0827300653

Lumière Synergie pour le Développement (LSD, Sénégal)

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